Les Heures perdues de Pierre Barthès, répétiteur en Toulouse,

ou les choses dignes d'être transmises à la postérité arrivées en cette ville ou près d'icy

Avril [1755]

Ce mois cy qui n'a fourni aucun sujet digne d'être rapporté dans ces mémoires est néanmoins remarquable par de chaleurs extraordinaires qu'il a fait sentir dans son milieu, de sorte que du 15 au 21, par un vent de midy extrêmement chaud, le temps fut si pesant et si attiedi que tout le monde étoit dans un accablement général et tel qu'on auroit pu le sentir dans le fort de la canicule. Ainsy, après bien des observations faites par plusieurs personnes, et celles que j'ay faites moy même sur un excellent baromètre, de Mr. de Réaumur de l'Académie françoise, j'ay trouvé que la liqueur dans son ascendant avoit atteint le 75ème degré de hauteur, justement au point de chaleur qu'il faisoit à Paris en 1702, 1707 et en 1737 dans les plus grandes chaleurs du mois d'août, ce qui a étonné bien du monde attendu la différence du climat et de la saison.

Volume 4, p. 44.

Mars < Avril 1755 > May

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