Les Heures perdues de Pierre Barthès, répétiteur en Toulouse,

ou les choses dignes d'être transmises à la postérité arrivées en cette ville ou près d'icy

Juillet [1754]

Ordonnance concernant les mendians

Le 20e de ce mois, par une ordonnance rendue par messieurs les capitouls, délibérée au consistoire et autorisée par une ordonnance de Mr l'intendant du 1er juin dernier, on a donné la chasse à tous les mendians étrangers qui infestoient la ville et les églises et qui souvent alloient contre la sûreté publique. Et pour cet effet on a enrollé deux brigadiers et six archers dont on a fait deux escouades, qui ont été habillés et armés, pour mettre à exécution la présente ordonnance, chasser après vingt-quatre heures les mendians étrangers et conduire à l'hôpital ceux de la ville qui ne peuvent pas travailler, et pour cet effet partir tous les jours du corps de garde de la ville, l'été à six heures du matin et l'hiver à sept heures, et courir par toute la ville, fauxbourgs et gardiage pour arrêter sans distinction ni dissimulation tous les mendians, les conduire à l'hôpital ou dans les prisons de l'hôtel de ville en cas de rébellion.
Cette ordonnance, qui enjoint à tous les dixainiers de la ville d'être exacts chacun dans son quartier à la visite des maisons pour dénoncer les mendians s'il y en a, et qui fait déffenses à tout le monde, sous de peines très grièves, de troubler ces archers dans les fonctions de leur employ, a été publiée dans toute la ville dans une pompe telle qu'on n'avoit jamais veu. Le premier huissier des capitouls, précédé des trompettes de la ville à la tête de la compagnie du guet, a installé et fait connoître à tous ces huit archers des pauvres. On leur a donné des habits d'un beau drap blanc paremens bleu, boutons à façon d'argent. Les brigadiers galonnés sur la manche, un chapeau bordé en argent, et pour armes, la carabine avec la bayonette et une poire à poudre pour leur fourniment. Ordonnance conforme à la loy souveraine
salus populis suprema lex esto.

Mon second mariage

Le 11e de ce mois, jour de vendredy à neuf heures du soir, j'ay fiancé après 13 ans, 3 mois, 4 jours de veuvage, dem[ois]elle Jeanne-Marie Guerard, veuve du Sr. Jean Barbier marchand à Toulouse, moy ayant atteint l'âge de 49 ans, 8 mois, 15 jours, étant né le 2e novembre 1704.

Volume 4, pp. 14-16.

Juin < Juillet 1754 > Août

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